(Estratto)
"La
Formica e l'Elefante",
presentata
ultimamente al Mouggar dal "Teatro del Mare", ha avuto
un successo sicuro. Con
il gran numero di spettatori durante le quattro rappresentazioni
e i dibattiti che hanno seguito, quest'opera avrà veramente
lasciato un'impronta e non minima (...). Il Teatro del Mare deve
esistere a migliaia di esemplari
(...).
Quotidiano Acchabab (La gioventù), Algeri
(Algeria), 7 febbraio 1971.
(Articolo intero in francese)
La
Fourmi et l'Eléphant" présentée dernièrement au Mouggar
par le "Théâtre de la Mer" a remporté un succès
certain. Par le grand nombre de spectateurs pendant les quatre
représentations et les débats qui s'ensuivirent, cette pièce
aura vraiment laissé une empreinte et non des moindres dans
l'évolution du jeune théâtre amateur (1). Nous avons eu une
discussion avec quelques membres du Théâtre de la Mer où
nous avons pu relever quelques opinions sur le domaine du
théâtre.
"Pour
nous le théâtre algérien n'existe pas encore vraiment (2).
Bien sûr on pourrait parler du Théâtre National mais qu'est-ce
qu'il produit vraiment ?
"Si
vous allez voir un homme du peuple, il vous dira: le théâtre ?
Non! Je connais pas. Pour nous, le problème est là : le théâtre
doit exister pour le peuple alors qu'il n'en est rien à présent,
puisque seuls parlent du théâtre les gens du théâtre et les
habitués du théâtre.
"Celui
d'hier n'était que populiste: parce que, comme le cinéma, comme
tout autre spectacle, ce n'était pas le nôtre, et il ne pouvait
pas le devenir aujourd'hui. Notre théâtre doit être à la
mesure de notre engagement dans la voie de l'édification
socialiste de notre société.
"Depuis
la semaine culturelle d'Oran, l'idée de la création d'une
fédération du théâtre amateur est restée idée et elle est
peut-être même tombée plus bas dans l'oubli. Nuirait-elle à
certains ? Peut-être, dans la mesure où le théâtre amateur,
voyant ses activités légalisées, pourra donner naissance à un
vrai théâtre de combat, idéologiquement solide puisqu'il sera
mû par des gens désintéressés.
"A
l'époque actuelle, chaque jour que vit l'Algérie dans ses
mutations peut être un thème pour le théâtre."
Le
Théâtre de la Mer fonctionne pratiquement depuis août 1968. Il
a été conçu comme une école de formation et de recherche
théâtrale et une compagnie professionnelle. Théâtre
expérimental, il pourrait être source d'originalité,
contribuant ainsi à la rénovation du monde théâtral.
Sa
première production fut "Mon Coprs, Ta Voix et Sa Pensée"
qui traite de l'évolution de l'homme. La seconde fut "La
Valeur de l'Accord" où est posé la question: la technique
est-elle neutre? La dernière est "La Fourmi et
l'Eléphant" qui retrace le combat du peuple vietnamien qui,
tout en luttant au Sud, édifie au Nord. La pièce retrace la vie
du peuple vietnamien avant la colonisation française, puis sa
résistance qui aboutit à la victoire de Dien Bien Phu.
Par des mimes symbôliques, on se trouve tantôt à la
campagne, tantôt à l'usine. La convention des costumes des
acteurs permet de reconnaître le caractère social des
personnages. On voit la mobilisation des masses sous la direction
d'un parti des travailleurs qui luttent farouchement contre la
réaction interne et l'impérialisme mondial. Le
Théâtre de la Mer doit exister à des milliers d'exemplaires
dans une Algérie qui bâtit le socialisme malgré les
machinations de la réaction et de l'impérialisme. On doit bien
se rendre à l'évidence finalement : ceux qui empêchent le
théâtre amateur d'éclore sont bien là nos ennemis et ce sont
bien les mêmes qui empêchent la création de la Fédération du
théâtre amateur, ceux qui disent: "Nous sommes des
professionnels, des artistes non des formateurs", réponse
qui mérite bien une question: en fait qui est le véritable
artiste? Celui qui cherche et qui crée, ou celui qui s'acharne
sans beaucoup de génie à adapter, adapter, adapter… (3)
Quotidien Ecchabab (La jeunesse),
Alger,
7 février 1971
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Notes
de K. Naimi.
(1)
A l'époque, tout le théâtre dit professionnel relevait de
l’État, dont il était le salarié. Les très rares
compagnies, comme le Théâtre de la Mer, qui, bien que
professionnelles, refusaient de s'y intégrer et existaient en marge,
étaient appelées "amateur".
(2) Le
membre de la troupe qui parle, arrivé dans la compagnie quand
celle-ci habitait désormais à Alger, ignore probablement l’œuvre de l'Oranais Abderrahmane Kaki.
(3) Alors, les
professionnels se contentaient souvent d'adapter des œuvres de manière
plutôt
non intéressante, à de très rares
exceptions comme Abderrahmane Kaki qui soutenait le théâtre dit
amateur.
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