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ÉDITION DU FITB AVEC LA PIÈCE DE KADOUR NAIMI
Du
théâtre cinématographique au service de l'affection
Boualem CHOUALI,
quotidien L'Expression, 3 Novembre 2012.
Une histoire d'amour entre les jeunes Houria
et Chafik qui ont subi toutes les affres des tabous et d'autres
considérations tendancieuses....
La tendresse, un moyen pour
surmonter les préjugés causés par des situations sociales défavorables à
travers une histoire d'amour, Kadour Naimi, metteur en scène de la
pièce de théâtre cinématographique, intitulée «El Hanana Ya Ouled! -
Lahnana Ayarac - la tendresse, les enfants!», pose la problématique de
«comment, aujourd'hui en Algérie, la tendresse peut surmonter les
préjugés causés par des situations sociales défavorables...».
Une
oeuvre qui traduit le déficit énorme en tendresse sur scène à travers
une histoire d'amour entre les jeunes Houria et Chafik qui ont subi tous
les affres des tabous et autres considérations tendancieuses. Un
échantillon de la société algérienne interprété sur scène par plusieurs
comédiens appartenant aux deux familles des deux jeunes amoureux et
autres spécimens de la société. Un mélange de haine, d'amour, de
politesse, sur fond d'un manque terrible de tendresse, un sentiment
trait-d'union d'après le réalisateur, qui pourrait ressouder les liens
de fraternité entre les Algériens.
«Après 40 ans d'absence du pays,
c'est la première fois où je passe un séjour de six jours au pays. Un
séjour qui m'a poussé à faire une étude sociologique sur le comportement
des Algériens à travers leur vie quotidienne... D'emblée, il m'a
semblé, qu'un déficit énorme en tendresse était apparent.
Dans notre
société, beaucoup de politesse et d'amabilité meuble la façade
extérieur, mais en profondeur, la haine, la jalousie,...rongent
réellement la société, d'où l'idée de monter ce spectacle», nous déclare
Kadour Naimi avant d'ajouter, que «notre pays a toujours été envahi
depuis l'aube de l'histoire.
L'Algérien est loin de vivre sa liberté
avec ses problèmes quotidiens, économiques, sociaux, politiques,
identitaires... ce qu'explique globalement ce manque de tendresse,
d'affection, de fraternité... des carences en somme, qui influent
négativement sur le comportement, le caractère et la mentalité des
Algériens....». En outre, en ce qui concerne la forme, l'expérience sous
forme de théâtre cinématographique est inédite.
Une approche que le
metteur en scène nous explique: «J'ai essayé dans cette pièce comment
faire intégrer des scènes de cinéma dans le théâtre. Le cinéma est pour
le moins de paroles possibles et en faveur de l'action, un jeu sobre,
des changements de lieux fréquents, un rythme de scènes plutôt courtes,
un éclairage d'ambiance réaliste.
Le théâtre est dans l'importance
fondamentale donnée au jeu des interprètes, dans une scénographie et un
décor des plus essentiels,
laissant à l'imagination du spectacle la création des lieux selon sa fantaisie».
J'ai
essayé, à travers ce travail, de communiquer en substance tout ce que
j'ai appris en 40 ans à travers le monde: inculquer le respect de
soi-même et des autres, réveiller ce sentiment de tendresse avec
soi-même et avec les autres.